Dans la bibliothèque d’Augustin Trapenard Posted in: Blog, Blog littérature
Découvrez la bibliothèque d’Augustin Trapenard à l’occasion de la sortie d’un épisode du BookClub de Konbini. Il se passionne très tôt pour la littérature anglo-saxonne. Il devient enseignant d’anglais et rédige également plusieurs critiques littéraires pour plusieurs magazines et anime des chroniques à la radio.
Après avoir animé durant plusieurs années l’émission Boomerang sur France Inter, il devient le nouvel animateur de la nouvelle mouture de la Grande Librairie.
Quel horizon choisir ?
Les barrages de la mère dans la plaine, c’était le grand malheur et la grande rigolade à la fois, ça dépendait des jours. C’était la grande rigolade du grand malheur. C’était terrible et c’était marrant. Ça dépendait de quel côté on se plaçait, du côté de la mer qui les avait fichus en l’air, ces barrages, d’un seul coup d’un seul, du côté des crabes qui en avaient fait des passoires, ou au contraire, du côté de ceux qui avaient mis six mois à les construire dans l’oubli total des méfaits pourtant certains de la mer et des crabes. Ce qui était étonnant c’était qu’ils avaient été deux cents à oublier ça en se mettant au travail.
Si Beale Street pouvait parler, elle raconterait à peu près ceci : Tish, 19 ans, est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir. Accusé d’avoir violé une Portoricaine, ce dernier est jeté en prison. Quand Tish découvre qu’elle est enceinte, les deux familles se mettent en campagne, à la recherche de preuves qui le disculperont. Pendant ce temps, Tish et Fonny ne peuvent qu’attendre, portés par leur amour, un amour qui transcende le désespoir, la colère et la haine.
Sensuel, violent et profondément émouvant, Si Beale Street pouvait parler a le goût doux-amer des blues tant aimés de James Baldwin.
Si nos goûts sont déterminés par notre position sociale, et nos manières d’être par nos habitus, produits de notre éducation; les styles de vie sont un mode de domination symbolique, car ils sont hiérarchisés. Les membres de la classe dominante font de leur style de vie l’étalon auquel peuvent se mesurer toutes les autres pratiques.
E. Gorey fut sans doute l’écrivain-dessinateur le plus original du siècle dernier. Du début des années 1950 jusqu’à la fin des années 1990, il a conçu une centaine de recueils inhabituels mêlant textes et images, absurde, fantastique, surréalisme et atmosphère gothique.
Les cinq albums qui composent cette anthologie sont autant d’histoires aux titres étranges, aux dessins minutieux, aux phrases elliptiques, où se mêlent les ingrédients les plus improbables : la somptuosité du gothique et la rigueur de l’absurde, le mystère des romans policiers et la poésie des haikus, l’élégance des intérieurs victoriens et la simplicité du clair-obscur, l’esprit du surréalisme et le goût du fantastique, les destins tragiques et les vies légères, les chiens philosophes et les urnes métaphysiques, les chats cabots et les danseuses de ballets mélancoliques, les abécédaires et les secrets, les monstres sympathiques et les enfants perdus…
Publié en 1931, ce texte se compose d’une succession de monologues intérieurs entrecroisée de brèves descriptions de la nature évoquant le flux et le reflux des vagues dans la mer. Un roman silencieux, hymne à l’amour de la vie.
Tandis que les vagues déferlent sur le rivage, six voix s’élèvent en contrepoint, celles de trois filles et de trois garçons, qui parlent dans la solitude, se racontent, s’entrelacent, et pleurent la mort de leur ami Percival. Une sorte de poème en prose dans lequel alternent souvenirs heureux et sombres de l’enfance, communions éphémères, rencontres manquées, amour de la vie et fascination de la mort.
Chaque image fait surface un bref instant, à la manière de cet aileron entrevu un jour sur la mer vaste et vide, source de terreur et d’extase, que l’auteur s’efforce ici de capturer. Et les vagues, de leur grondement sourd et éternel, referment le livre comme elles l’avaient ouvert.
Deux amies, Anna et Molly, vivant à Londres dans les années 1950, ont des vies semblables : elles sont artistes, communistes et élèvent seules un enfant, ce qui, à l’époque, en fait des marginales. Anna, écrivaine, couche sa vie dans quatre carnets, chacun étant réservé à une facette de sa personnalité : l’écrivaine, la communiste, la femme amoureuse, l’Anna intime.
Parmi tous les romans de Doris Lessing, remarquables d’intelligence, de passion et d’originalité, Le Carnet d’or demeure l’œuvre phare.
Depuis son arrivée chez les Earnshaw, qui l’ont adopté, Heathcliff, enfant abandonné, semble attirer le malheur sur la maisonnée. Hindley, l’aîné, l’a pris spontanément en grippe. Et tandis que l’orphelin s’est épris de sa sœur Catherine, celle-ci décide de quitter les Hauts de Hurlevent pour se marier. Au comble du tourment, Heathcliff s’enfuit. Mais il reviendra accomplir sa vengeance et détruire ceux qui l’ont fait souffrir…
L’unique roman d’Emily Brontë, publié en 1847 sous pseudonyme, se présente comme la chronique d’un amour contrarié. Au climat passionnel qui ravage ses personnages, répondent les paysages de lande balayés par les vents, emblématiques de ce chef-d’oeuvre de la littérature anglaise, “le plus beau roman d’amour de tous les temps” selon Georges Bataille.