Commencer la philo avec Dany Caligula Posted in: Blog, Blog littérature
Dany Caligua vous propose de démystifier l’entrée en philosophie. Youtubeur et vulgarisateur, il propose, dans cette vidéo long format, des pistes pour vous situer dans l’univers de la philosophie. Entre les courants de pensées contradictoires, la variations des époques et la capacité de transmission propre à chaque philosophe, il est facile de s’y perdre !
Aujourd’hui, il vous propose de débuter en philosophie avec la lecture de quelques titres importants que nous vous proposons ci-dessous.
Spinoza, Nietzsche, Camus
“Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide.” Camus décrit le mal de l’absurde dont souffre l’époque actuelle : “L’absurde naît de la confrontation de l’esprit humain avec le silence déraisonnable du monde.”
A cette question, la tradition universitaire répond par une histoire des doctrines et des systèmes. Pierre Hadot répond, lui, à nouveaux frais : des présocratiques au triomphe fatal du christianisme, la philosophie procède toujours d’un choix initial pour un mode de vie, d’une vision globale du monde, d’une décision volontaire de vivre le monde avec les autres, en communauté ou en école.
Voici le jardin du philosophe. On y cueillera des fruits mûris sur le tronc de la sagesse commune et dorés à cette autre lumière des idées. Ils en reprennent leur saveur d’origine, qui est le goût de l’existence. Saveur oubliée en nos pensées ; car on voudrait s’assurer que l’existence est bonne et on ne le peut ; on en déçoit donc l’espérance par précaution, prononçant qu’elle est mauvaise. De là s’étend l’empire de l’imagination déréglée, en quoi Alain, se confiant à la sagesse du corps, restaure la souveraineté claire de l’homme heureux et qui n’attend pas pour l’être, ici et non ailleurs, que l’événement lui donne raison, acteur enfin et non spectateur de soi-même.
Aucune volupté ne surpasse celle qu’on éprouve à l’idée qu’on aurait pu se maintenir dans un état de pure possibilité. Liberté, bonheur, espace – ces termes définissent la condition antérieure à la malchance de naître. La mort est un fléau quelconque ; le vrai fléau n’est pas devant nous mais derrière. Nous avons tout perdu en naissant. Mieux encore que dans le malaise et l’accablement, c’est dans des instants d’une insoutenable plénitude que nous comprenons la catastrophe de la naissance. Nos pensées se reportent alors vers ce monde où rien ne daignait s’actualiser, affecter une forme, choir dans un nom, et, où, toute détermination abolie, il était aisé d’accéder à une extase anonyme. Nous retrouvons cette expérience extatique lorsque, à la faveur de quelque état extrême, nous liquidons notre identité et brisons nos limites. Du coup, le temps qui nous précède, le temps d’avant le temps, nous appartient en propre, et nous rejoignons, non pas notre figure, qui n’est rien, mais cette virtualité bienheureuse où nous résistions à l’infâme tentation de nous incarner.
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