Dans la morphologie symbolique du corps humain, l’espace du cœur est là où surgit et se déploie l’amour. Un amour non sentimental, qui porte la lucidité d’Apollon et l’extase de Dionysos, deux divinités grecques éternellement jeunes, naguère invoquées pour guérir l’âme et le corps du malade. Lorsque l’homme « se met à part pour naître » en franchissant la barre de son diaphragme, il pénètre dans une nouvelle étape de son existence. Il quitte le monde de son ventre, caractérisé par ses besoins de sécurité et d’infinie reconnaissance, pour devenir un guerrier au nom d’une forme de réalisation spirituelle. En posant sa conscience dans l’espace thoracique, il entend l’Appel. Il quitte alors définitivement le monde maternant et sécurisant des viscères pour se mettre debout et traverser, contre vents et tempêtes, les obstacles qui obscurcissent encore la réalisation du Soi. Ce processus d’individuation est un combat. C’est pourquoi « thorax » se traduit par « cuirasse » et thymus par « âme » c’est aussi pourquoi le sternum dessine une épée avec son os xiphoïde « en forme de glaive » et sa lame osseuse. Quant aux côtes, elles représentent douze arcs costaux placés autour de l’organe vital. Elles donnent ainsi une direction à toutes les quêtes héroïques, quelles que soient leurs formes : l’accomplissement de l’amour par la réalisation du Soi. Pourtant le cœur n’a pas d’identité propre puisqu’il est nommé à partir d’autres parties du corps, comme la petite oreille, l’oreillette, et le petit ventre, le ventricule. Cet espace biologique en forme de cône dessine un passage entre deux mondes. Comme une porte battante, il ouvre du fini vers l’infini. Pour accéder au cœur, il s’agit de quitter le « moi » du nombril en devenant une « a-me », que la langue des oiseaux lit précisément comme étant « sans moi ». Seul celui qui devient « sans moi », dans l’accueil de sa labilité dionysiaque, prêt à l’extase tout en conservant sa lucidité apollinienne, pourra un jour devenir porte, valve, cône : un lieu de pénétration du Souffle pour l’accomplissement d’œuvres palpitantes
Symbolisme du corps humain Vol.3: Diaphragme, cage thoracique, poumons, cœur
Anatomie, Santé, SymbolismeDans la morphologie symbolique du corps humain, l’espace du cœur est là où surgit et se déploie l’amour. Un amour non sentimental, qui porte la lucidité d’Apollon et l’extase de Dionysos, deux divinités grecques éternellement jeunes, naguère invoquées pour guérir l’âme et le corps du malade. Lorsque l’homme « se met à part pour naître » en franchissant la barre de son diaphragme, il pénètre dans une nouvelle étape de son existence. Il quitte le monde de son ventre, caractérisé par ses besoins de sécurité et d’infinie reconnaissance, pour devenir un guerrier au nom d’une forme de réalisation spirituelle. En posant sa conscience dans l’espace thoracique, il entend l’Appel. Il quitte alors définitivement le monde maternant et sécurisant des viscères pour se mettre debout et traverser, contre vents et tempêtes, les obstacles qui obscurcissent encore la réalisation du Soi. Ce processus d’individuation est un combat. C’est pourquoi « thorax » se traduit par « cuirasse » et thymus par « âme » c’est aussi pourquoi le sternum dessine une épée avec son os xiphoïde « en forme de glaive » et sa lame osseuse. Quant aux côtes, elles représentent douze arcs costaux placés autour de l’organe vital. Elles donnent ainsi une direction à toutes les quêtes héroïques, quelles que soient leurs formes : l’accomplissement de l’amour par la réalisation du Soi. Pourtant le cœur n’a pas d’identité propre puisqu’il est nommé à partir d’autres parties du corps, comme la petite oreille, l’oreillette, et le petit ventre, le ventricule. Cet espace biologique en forme de cône dessine un passage entre deux mondes. Comme une porte battante, il ouvre du fini vers l’infini. Pour accéder au cœur, il s’agit de quitter le « moi » du nombril en devenant une « a-me », que la langue des oiseaux lit précisément comme étant « sans moi ». Seul celui qui devient « sans moi », dans l’accueil de sa labilité dionysiaque, prêt à l’extase tout en conservant sa lucidité apollinienne, pourra un jour devenir porte, valve, cône : un lieu de pénétration du Souffle pour l’accomplissement d’œuvres palpitantes
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