Arpenter le paysage

Comment un paysage nous devient-il intime ? La première rencontre de Martin de la Soudière avec les Pyrénées, dès l'enfance, à pied, à bicyclette ou à main nue, empoignant la roche, fait écho au geste des autres acteurs et spécialistes qu'il convoque ici. Poètes, géographes, paysagistes, peintres, botanistes, mais aussi grimpeurs, militaires, cartographes, taupiers, bergers et promeneurs : tous écrivent, vivent, incarnent leur paysage. Julien Gracq ou Philippe Jaccottet, André Dhôtel ou Fernando Pessoa, Pierre Sansot ou Elysée Reclus - parmi tant d'autres - habitent son imaginaire au même titre que les manuels d'escalade ou les livres de géographie du jeune élève qu'il fut. Dans cette ethnologie sensible du paysage, on se meut en barque, en train, on flâne, on dessine et on médite. Entrer en paysage devient ainsi un geste charnel, fécond pour la réflexion et l'imaginaire.