Dragons & Dragon

Chine, Corée, Vietnam, Japon, les dragons d'Asie se mettent en quatre pour enchanter les rêves des enfants. Au verso de chaque conte, se déplie un dragon d'un mètre soixante de long ! Le Temps Dragons et «dinosaures»… Sylvie Neeman , samedi 24 mars 2012 Quel exploit! Ils sont quatre à se serrer dans un petit coffret carré de 17 cm de côté, et ils viennent de loin: l’un s’est échappé d’un conte chinois, les autres de contes vietnamien, coréen et japonais. Quatre histoires de dragons donc, que Marie Sellier est allée rechercher dans différentes traditions asiatiques, pour en donner une version dynamique, très agréable à conter à haute voix, et que Catherine Louis a illustrées de ses gravures colorées: rouge et noir pour le dragon chinois qui retient prisonnière la sœur du jeune héros, vert et bleu pour Lac Long, le dragon de mer vietnamien, orange et ocre pour le monstre à huit têtes dévoreur de jeunes Japonaises, et bleu et jaune pour deux chimères saisies dans leur essence par un artiste coréen. Une fois l’histoire lue, chaque livre-accordéon se déplie sur toute sa longueur et dévoile, en son verso, le dragon le plus long et… le plus expressif qui soit! Un travail soigné et riche d’évocations de toutes natures, puisque les images rappellent là des théâtres d’ombres, ici un vitrail, ailleurs du papier découpé. C’est tout l’art de Catherine Louis qui magnifie avec ce coffret une technique qu’elle maîtrise à la perfection. *** Pour fêter leurs 20 ans, les Editions Seuil Jeunesse republient des ouvrages qui ont marqué leur production; c’est ainsi que de superbes «collectors» voient le jour, mois après mois: couverture toilée, tiré à part et format généreux pourraient bien donner l’amour des beaux livres aux plus jeunes. «Quand papa était petit, y avait pas la télé, alors le soir on regardait un ours.» Il faut l’avouer, les livres pour enfants vraiment drôles sont rares. Mais là… comment résister à l’humour de Vincent Malone, si bien «transcrit» par les dessins délirants d’André Bouchard? Les réflexions sur la très lointaine époque de la jeunesse du père jonglent avec les anachronismes, les stéréotypes, et font preuve d’une logique pour le moins préhistorique. Chaque génération y trouvera son compte – et en prendra pour son grade. Ainsi l’habillement, les transports en commun, les repas et l’élection de Miss France, par exemple, reçoivent un éclairage tout à fait singulier! On l’aura compris, c’est drôle parce que ça pique et montre d’un doigt velu notre époque.