Le Dico romand
Henry Suter
«Le patois local a ceci d’étrange et de fascinant qu’à en rire et à le snober lorsqu’on est jeune adulte, on finit néanmoins par l’adopter en vieillissant. À l’ironie toute enfantine sur le «parler vieillot» fait peu à peu place une sorte d’amour, presque malgré soi, pour le verbe d’antan. Combien d’entre nous ont d’abord dit «veille-toi!» pour rigoler, pour singer les anciens, avant de se retrouver quelques années plus tard à le penser, voire le hurler avec vigueur et gravité à un mouflet trottinant trop près de la route ? «Euh, mais veille-toi les camions !» Étonnant réflexe… Mais c’est là. C’est sorti. C’était en nous.»